« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement.»
Voilà les premières phrases de l’exhortation
apostolique Evangelii Gaudium. C’est
un passage qui ne suggère pas l’ambiguïté ou la possibilité. C’est une
affirmation. Une vérité. Une conviction.
Alors pourquoi est-ce que cette promesse ne
constitue pas le quotidien de ma réalité? C’est la question que je me suis
posée lorsque je l’ai rencontrée, ma lecture à peine commencée. Je me disais
que j’ai donné ma vie au Christ. Que je ne désire rien de plus que de vivre
pour Lui et Le servir avec tout ce que
je suis. Et pourtant, la joie de l’Évangile n’est pas toujours là. Pourquoi?
Je crois que la
réponse est simple : je ne me laisse pas toujours sauver par Lui.
Il me libère du péché, mais je continue de
manquer la cible. Parfois par désir. Le plus souvent par faiblesse. Comme Saint
Paul, je fais le mal que je ne veux pas faire et je ne fais pas le bien que je
veux faire. Il me libère du Mal. Il me donne son pardon. Je suis libre de
choisir la sainteté. Mais est-ce que je le fais toujours?
Il me libère de la tristesse, mais je continue
de l’entretenir dans ma vie. En m’accrochant à des plans qui ne sont pas pour
moi. En m’inquiétant de l’avenir et en regrettant le passé. En vivant pour
l’éphémère plutôt que pour l’éternel. Il me libère des ténèbres. Il veut mon
bonheur. Je suis libre d’emprunter le chemin de lumière qu’Il m’invite à
prendre. Mais est-ce que je le fais toujours?
Il me libère du vide intérieur, mais je
continue de refuser de le remplir. En ne m’abreuvant pas à la source de
l’Eucharistie. En écourtant les tête-à-tête de la prière. En négligeant la
messe quotidienne et le sacrement de la réconciliation. Il me libère du désert.
Il m’offre son amour. Je suis libre de me remplir à la fontaine de sa grâce.
Mais est-ce que je le fais toujours?
Il me libère de l’isolement, mais je continue à
vivre pour moi-même. En m’appuyant sur mes propres forces plutôt que sur les
siennes. En dirigeant mon regard sur ma faiblesse plutôt que sur la beauté de
la création. En voyant les insuffisances des autres plutôt que leur filiation
avec le Père. Il me propose son soutien constant. Il me redit sa promesse
d’alliance. Je suis libre d’embrasser son amitié. Mais est-ce que je le fais
toujours?
Non, je ne le fais pas toujours. Et c’est
pourquoi souvent la joie me semble absente. Mais elle est là. Depuis que j’ai
rencontré le Seigneur, elle est là. Seulement, souvent je mets des nuages entre
sa lumière et moi.
Bien sûr, la joie de l’Évangile n’est pas une
promesse de facilité et d’absence de souffrance. C’est une promesse d’espérance. Une promesse que Dieu est avec nous
même dans les larmes. Que celles-ci partagent notre mortalité.
C’est une joie qui n’est pas de ce monde. Une
joie qui transcende le Mal. Qui existe malgré le Mal. Et c’est la joie que j’ai
reçue. Une joie que je dois maintenant choisir. C’est un choix qui est une bataille, mais la lutte en vaut la peine.
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